En résumé
• Les ferrys à 2 € attirent les touristes cherchant une Venise économique.• Les Vénitiens subissent l’afflux massif sur leurs ferrys quotidiens.
• Venise cherche un équilibre entre tourisme et préservation du patrimoine.
Ah, Venise ! La ville des amoureux, des palais somptueux, et des gondoles qui glissent lentement sur les canaux. Un lieu idyllique, n’est-ce pas ? Mais voilà, sous cette surface romantique, une guerre silencieuse fait rage. Et non, il ne s’agit pas d’une dispute sur l’heure de l’apéritif, mais plutôt d’une lutte entre les ferrys publics à 2 euros et les gondoles à prix d’or ! D’un côté, les touristes qui cherchent à vivre leur rêve vénitien à moindre coût ; de l’autre, les Vénitiens qui ne supportent plus ce déferlement de visiteurs qui squattent leurs transports publics. Comment ces deux symboles de la ville s’affrontent-ils ? Et surtout, que cela révèle-t-il de la manière dont Venise doit gérer son succès touristique ?
Le ferry à 2 euros : l’astuce des touristes pour une Venise à petit prix
Si vous avez déjà posé le pied à Venise, vous savez que les gondoles sont un passage presque obligé. Quoi de plus romantique que de glisser sur le Grand Canal, avec son gondolier chantonnant doucement ? Mais soyons réalistes, le prix d’une balade en gondole peut vite atteindre des sommets. Comptez entre 80 et 100 euros pour une trentaine de minutes de rêve. Ce qui fait réfléchir plus d’un visiteur à la recherche de la même expérience, mais sans vider son porte-monnaie. Et là, c’est la révélation : le traghetto, ce ferry à 2 euros, est la solution toute trouvée !
Le concept est simple : ce ferry vous permet de traverser le Grand Canal en quelques minutes pour un prix modique. Beaucoup de touristes, pensant que l’expérience se rapproche de celle d’une gondole, n’hésitent pas à l’embarquer pour une « mini aventure » vénitienne à petit prix. Mais à quoi bon payer des centaines d’euros pour une gondole quand on peut obtenir la même vue pour une bouchée de pain ? Le problème, c’est que ce choix économique met les Vénitiens dans une position inconfortable.
La colère des Vénitiens : une ville envahie par les touristes
Car derrière cette quête d’un bon plan se cache un véritable ras-le-bol. Les habitants de Venise, eux, utilisent ces traghetti comme un moyen de transport quotidien. En temps normal, les ferrys permettent de relier les deux rives du Grand Canal, facilitant la vie des Vénitiens. Mais avec l’arrivée massive des touristes, les stations de traghetti sont rapidement devenues des lieux de foule, de chaos, et de longues files d’attente. Pour les résidents, c’est l’enfer ! Il faut parfois se battre pour monter dans un ferry qui, jadis, offrait une traversée tranquille. Imaginez-vous à devoir supporter des hordes de touristes, eux-mêmes en quête de leur moment « Venise », qui envahissent un service public essentiel pour les locaux.
Les Vénitiens, eux, en ont marre. Le message est clair : les ferrys devraient être réservés aux habitants. Certains suggèrent même d’augmenter les tarifs pour les touristes ou de limiter leur accès à certaines heures. Après tout, pourquoi ne pas réserver ces trajets rapides à ceux qui en ont véritablement besoin ? Si vous vivez à Venise, vous rêvez probablement d’une ville où il fait bon vivre sans être constamment envahi par des visiteurs venus pour quelques heures de bonheur. Voilà pourquoi cette bataille entre ferrys et gondoles ne fait que commencer.
Les gondoles : un symbole en danger ?
Si les traghetti, ces ferrys bon marché, connaissent un tel succès, c’est aussi parce qu’ils sont perçus comme une version accessible de l’expérience gondole. Mais la question se pose : jusqu’où les touristes iront-ils pour vivre leur « rêve vénitien » à prix réduit ? Les gondoles sont la véritable image de Venise. Ces embarcations majestueuses, souvent associées à l’idée même du romantisme, attirent des milliers de visiteurs chaque année. Mais à 80 euros le tour, elles sont loin d’être accessibles à tous. Et c’est là que le bât blesse : les gondoles deviennent de plus en plus un produit touristique élitiste. Si la demande pour les ferrys ne cesse d’augmenter, les gondoliers eux-mêmes risquent de se retrouver dans une situation délicate.
Certains gondoliers ont exprimé leur inquiétude : si les visiteurs optent massivement pour les traghetti, cela pourrait signifier un déclin du marché des gondoles traditionnelles, explique Euronews. Ce qui est loin d’être anodin, car la gondole est bien plus qu’un simple moyen de transport, c’est un symbole culturel et historique de Venise. Pourtant, il faut bien reconnaître que la majorité des touristes n’ont ni le budget ni l’envie de dépenser une fortune pour cette expérience. Alors, que faire ?
Venise face à son avenir touristique : vers un modèle plus équilibré ?
Pour Venise, cette situation est délicate. D’un côté, la ville doit préserver son patrimoine et son identité, et de l’autre, elle ne peut se permettre de fermer les portes à un tourisme qui génère des millions d’euros chaque année. La clé réside probablement dans la gestion équilibrée de l’afflux touristique. La question n’est pas de savoir si les ferrys ou les gondoles sont les meilleurs moyens de transport, mais plutôt comment répartir équitablement les flux de visiteurs. D’ailleurs, des propositions ont été avancées par la municipalité pour encadrer l’utilisation des ferrys. Certains suggèrent d’augmenter les prix des traghetti pour les touristes ou de mieux réguler leur accès pendant les périodes de forte affluence. D’autres envisagent même de retirer les stations de traghetti de Google Maps pour limiter l’afflux.
Mais au fond, n’est-ce pas une question de respect ? Respect des habitants qui vivent au quotidien dans la ville, respect des traditions et du patrimoine, mais aussi respect des touristes, qui viennent ici pour découvrir une Venise authentique, loin du tourisme de masse. En un mot, la ville doit trouver le bon équilibre, celui où chacun – touristes comme résidents – pourra profiter de la magie de Venise sans se marcher sur les pieds.