En résumé
• La Thaïlande déploie la reconnaissance faciale dans ses aéroports d'ici fin 2024.• Cette technologie accélère les contrôles mais soulève des inquiétudes sur la vie privée.
• En Europe, la reconnaissance faciale demeure controversée à cause des risques de sécurité et discrimination.
Pour suivre la tendance de la dĂ©matĂ©rialisation, de nombreux aĂ©roports Ă travers le monde remplacent le passeport par la reconnaissance faciale. Cette mesure rĂ©volutionnaire permet de rĂ©duire considĂ©rablement le temps d’attente des voyageurs, mais elle ne fait pas l’unanimitĂ©.
La ThaĂŻlande opte pour la reconnaissance faciale
La ThaĂŻlande a rĂ©cemment adoptĂ© la reconnaissance faciale au sein de ses aĂ©roports. Le dispositif sera dĂ©ployĂ© progressivement avant la fin de l’annĂ©e 2024. Comme le mentionne Le Figaro Voyages, il sera mis en place Ă partir du 1ᵉʳ novembre dans les aĂ©roports de Phuket, Chiang Mai, Bangkok-Suvarnabhumi, Chiang Rai – Mae Fah Luang, Don Mueang et Hat Yai.
Pour les voyageurs internationaux, l’application de ce dispositif devrait dĂ©buter Ă partir du 1ᵉʳ dĂ©cembre, selon Kirati Kitmanawat, directeur de l’AutoritĂ© aĂ©roportuaire de ThaĂŻlande, citĂ© par le Bangkok Post. Mais qu’en est-il vraiment de la reconnaissance faciale et comment fonctionne-t-elle ?
Selon les aĂ©roports, cette technologie assure un gain de temps considĂ©rable lors des contrĂ´les de sĂ©curitĂ©, ce qui permet de fluidifier l’embarquement et de faciliter le parcours des voyageurs jusqu’Ă l’avion. De plus, cette mesure est sĂ©curisĂ©e : le voyageur doit donner son autorisation pour que les services d’enregistrement accèdent Ă ses donnĂ©es biomĂ©triques. L’autorisation n’est valable que pour un seul voyage. Après l’enregistrement, il n’a plus besoin de prĂ©senter son passeport ; une simple photo suffira pour l’identifier.
Bien que la reconnaissance faciale prenne de l’ampleur Ă travers le monde, elle suscite encore des rĂ©ticences dans certains pays.
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Une avancĂ©e technologique qui ne fait pas l’unanimitĂ© ?
En Europe, notamment en France, le remplacement du passeport par la reconnaissance faciale a dĂ©jĂ Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©, mais reste très controversĂ©. Le ComitĂ© europĂ©en de la protection des donnĂ©es s’inquiète pour la vie privĂ©e des voyageurs ainsi que pour la sĂ©curitĂ© de leurs informations, qui pourraient ĂŞtre compromises. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles cette technologie est moins rĂ©pandue en Europe, contrairement aux États-Unis ou Ă certains pays asiatiques. MalgrĂ© tout, elle fait peu Ă peu son entrĂ©e, comme Ă l’aĂ©roport de Francfort en Allemagne, qui expĂ©rimente une application mobile permettant aux voyageurs de s’identifier via un selfie, remplaçant ainsi l’usage du passeport.
Outre les prĂ©occupations liĂ©es Ă la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es des passagers, la reconnaissance faciale comporte d’autres risques. Selon Anu Talus, prĂ©sident du ComitĂ© europĂ©en de la protection des donnĂ©es, cette technologie peut entraĂ®ner des erreurs, des biais ou mĂŞme de la discrimination. On peut lire sur le site du European Data Protection Board que l’« utilisation abusive de donnĂ©es biomĂ©triques peut Ă©galement avoir de graves consĂ©quences, telles que la fraude Ă l’identitĂ© ou l’usurpation d’identitĂ©. ». Talus recommande donc aux aĂ©roports d’opter pour des solutions «  moyens moins intrusifs » ainsi que de « rationaliser les flux de passagers ».