L’essor de l’identification biométrique s’intensifie à travers le monde. De nos jours, les voyageurs sont de plus en plus sensibles aux mesures numériques instaurées dans les aéroports pour fluidifier l’embarquement. Une enquête mondiale de l’Association du transport aérien international (IATA) confirme cette tendance, mettant en avant un engouement croissant pour les technologies appliquées aux voyages, qui sont désormais une priorité pour de nombreux passagers.
« Les passagers veulent de la flexibilité et de la transparence lors de la planification et de la réservation de leurs voyages, ainsi que de la rapidité et de la commodité à l’aéroport. De plus en plus adoptent les systèmes faisant appel à la biométrie, les portefeuilles numériques et des processus hors aéroport pour atteindre ces objectifs. », explique Nick Careen, vice-président principal des opérations, de la sécurité et de la sûreté à l’IATA. Bien que l’utilisation de la reconnaissance faciale peine à se développer en Europe, elle est déjà largement adoptée dans d’autres régions, notamment en Amérique du Nord, où les voyageurs privilégient également le paiement par carte de crédit pour gagner du temps. Ces derniers se montrent plus enclins à partager leurs informations personnelles pour accélérer les contrôles de sécurité dès leur arrivée à l’aéroport.
Parmi les sondés, 85 % déclarent être prêts à partager leurs données d’immigration, telles que leurs visas et passeports, pour accélérer les démarches. De plus, 89 % expriment un vif intérêt pour les programmes de voyageurs de confiance, qui permettent de réduire leur temps d’attente à l’aéroport. Par ailleurs, 70 % des personnes interrogées souhaiteraient pouvoir enregistrer leurs bagages avant leur arrivée à l’aéroport, dans le but de faciliter le processus. L’étude de l’IATA révèle également que les jeunes voyageurs sont les plus réceptifs à l’usage de la technologie lors de leurs déplacements.
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Qu’en est-il de la sécurité des données des utilisateurs ?
Actuellement, de nombreux aéroports à travers le monde expérimentent la reconnaissance faciale en remplacement de la présentation du passeport. Parmi les pays européens ayant adopté cette technologie figure l’Allemagne, qui l’a mise en place à l’aéroport de Francfort. Cependant, le Comité européen de la protection des données se montre réticent face à cette nouvelle pratique, en raison des risques potentiels pour la vie privée. Comme le précise le site de l’European Data Protection Board, l’« utilisation abusive de données biométriques peut également avoir de graves conséquences, telles que la fraude à l’identité ou l’usurpation d’identité. ».
L’identification biométrique remporte toutefois un vif succès auprès des passagers, notamment chez les jeunes. Selon l’étude de l’IATA, 48 % des moins de 25 ans préfèrent cette technologie aux méthodes d’identification traditionnelles. « Le message des voyageurs est clair : ils veulent embarquer plus rapidement grâce à la technologie et à des processus plus intelligents avant même leur arrivée à l’aéroport », conclut Nick Careen. Parmi les sondés, 46 % ont déjà eu recours à l’identification biométrique, et 84 % d’entre eux en ont été satisfaits. Ces chiffres pourraient, à terme, encourager le Comité européen de la protection des données à reconsidérer sa position quant à cette avancée technologique.