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Paris

Exit les Nightjets Paris-Vienne : ce que vous devez absolument savoir avant votre prochain trajet nocturne

Anna Duplantis - Il y a 4 heures

En résumé

• Trains de nuit Nightjet Paris-Vienne arrêtés dès décembre 2025 faute de financement français.
• Le train de nuit reste prisé mais subit des contraintes économiques et politiques majeures.
• Alternatives existent via Intercités, Thello, European Sleeper, et itinéraires avec correspondances.

C’est la fin d’une belle histoire ferroviaire : à partir du 14 décembre 2025, les trains de nuit Nightjet entre Paris et Vienne ne circuleront plus. La nouvelle, annoncée par la compagnie autrichienne ÖBB, a secoué les amateurs de voyage lent et durable. En cause ? Le retrait du financement français, qui rend l’exploitation de ces liaisons tout simplement impossible. Mais que les rêveurs du rail se rassurent : la nuit n’a pas dit son dernier mot. D’autres options existent pour voyager entre la France et l’Europe centrale, sans renoncer au plaisir de s’endormir en mouvement.

Une étoile du rail qui s’éteint

Inaugurées en 2023, les liaisons Nightjet Paris–Vienne et Paris–Berlin avaient marqué le grand retour des trains-couchettes internationaux. Porté par une coopération exemplaire entre ÖBB, SNCF, Deutsche Bahn et SNCB, ce service avait tout pour plaire : cabines confortables, petit-déjeuner à bord, et la promesse d’un voyage aussi poétique qu’écologique. L’idée séduisait : quitter la capitale française en soirée, fermer les yeux sur les paysages de Champagne et se réveiller, café à la main, dans la douceur viennoise.

Mais le rêve a tourné court. L’ÖBB a confirmé que, sans le soutien du gouvernement français, maintenir ces lignes n’était plus viable. Dans son communiqué, la compagnie rappelle que « les trains de nuit ne peuvent être exploités qu’avec la participation de partenaires internationaux », relate Euronews. De son côté, la SNCF a précisé que même avec un taux de remplissage de 70 %, ces services restaient déficitaires. Le calcul est implacable : un siège d’avion peut être vendu jusqu’à cinq fois par jour, un siège de TGV jusqu’à quatre, mais un lit de train de nuit ne se vend qu’une seule fois. Ajoutez à cela des coûts de personnel élevés, des dépenses énergétiques importantes et des frais d’accès aux réseaux dans plusieurs pays : l’équation ne tient pas.

Cette décision n’efface pas le succès d’estime rencontré par ces lignes. Leur disparition sonne toutefois comme un rappel brutal des difficultés structurelles qui pèsent sur le train de nuit européen.

Pourquoi cette disparition fait tant réagir

Si la suppression des Nightjets parisiens fait autant parler, c’est parce qu’elle touche une corde sensible. Depuis quelques années, les voyageurs redécouvrent le charme du rail : plus lent certes, mais bien plus vert et humain. Voyager de nuit, c’est économiser une nuit d’hôtel, réduire son empreinte carbone et prolonger la poésie du déplacement.

Le Paris–Vienne en était devenu le symbole. En une quatorzaine d’heures, il reliait deux capitales emblématiques tout en offrant une expérience unique : un dîner léger, quelques heures de lecture ou de contemplation, puis le sommeil bercé par le roulis du train. L’arrivée à Vienne, au petit matin, avait quelque chose de magique.

Pourtant, derrière le romantisme se cachait une réalité moins glamour : les trains internationaux de nuit nécessitent des accords entre plusieurs pays, des standards techniques différents, des partages de revenus complexes et une maintenance spécifique. Sans financement européen commun, chaque opérateur doit jongler avec ses contraintes. L’Autriche et l’Allemagne ont choisi de continuer à subventionner leurs liaisons, mais la France, elle, s’est retirée du dispositif. Une décision politique, mais aussi budgétaire, qui signe la fin d’un trajet apprécié et pourtant fragile.

Dormir sur les rails : les alternatives à connaître

Alors, comment continuer à voyager de nuit entre la France et l’Europe centrale ? Rassurez-vous : le train n’a pas dit son dernier mot, et plusieurs solutions permettent encore de profiter de la magie nocturne sur les rails.

En France, tout d’abord, les Intercités de Nuit ont retrouvé des couleurs. Depuis Paris, il est encore possible de rejoindre des destinations emblématiques sans quitter la voie ferrée. Le train pour Briançon, par exemple, reste l’un des préférés des voyageurs d’hiver, offrant un réveil au cœur des montagnes. Celui pour Nice séduit les amoureux de la Méditerranée, tandis que la liaison vers Toulouse relie la capitale à la douceur du sud-ouest dans une atmosphère apaisante. Ces trains proposent des cabines à quatre couchettes, un service de bord simple mais efficace, et une atmosphère authentique, presque nostalgique.

Pour ceux qui rêvent d’Italie, la compagnie Thello prolonge la tradition du voyage de nuit avec style. Depuis Paris, elle dessert Dijon, Milan, Vérone, Padoue, Florence, Venise et d’autres villes italiennes. À bord, tout est pensé pour le confort : cabines climatisées, linge propre, trousse de toilette, boisson de bienvenue et petit-déjeuner servi au réveil. On ferme les yeux sur la Bourgogne, on les rouvre sur les canaux de Venise : difficile de trouver mieux pour une escapade romantique.

Et pour les nostalgiques du Paris–Berlin, une alternative ingénieuse s’impose : combiner l’Eurostar et l’European Sleeper. En partant en fin d’après-midi de Paris, on rejoint Bruxelles en quelques heures, avant de monter à bord du Good Night Train vers Berlin, Dresde ou Prague. L’ambiance y est conviviale, les couchettes modernes et les tarifs souvent plus abordables que ceux des anciennes liaisons subventionnées. Cette jeune compagnie privée prouve qu’une autre approche du voyage ferroviaire est possible : plus flexible, plus indépendante, mais tout aussi poétique.

Enfin, pour les voyageurs en quête d’exception, Paris reste le point de départ d’expériences ferroviaires mythiques. Le Venice Simplon-Orient-Express relie la capitale française à Venise dans un décor digne d’un roman d’Agatha Christie : boiseries Art déco, cabines en acajou et repas gastronomiques signés par de grands chefs. Le Golden Eagle, quant à lui, propose une traversée somptueuse jusqu’à Istanbul, avec champagne, visites de Reims et Belgrade, et nuits dans des suites tout confort. Certes, ces trains relèvent du rêve plus que du quotidien, mais ils rappellent à quel point le voyage en train peut être une aventure en soi.

Et pour rejoindre Vienne ?

Les voyageurs attachés à la capitale autrichienne ne sont pas condamnés à l’avion. Il reste possible de rejoindre Vienne depuis Paris avec une ou deux correspondances, tout en conservant l’esprit du voyage de nuit.
L’itinéraire via Munich est l’un des plus pratiques : un train de jour jusqu’à la ville bavaroise, suivi d’un Nightjet vers Vienne. Une autre option consiste à passer par Zurich, grâce au TGV Lyria, puis à emprunter le Nightjet Zurich–Vienne, l’un des plus confortables du réseau européen. Le trajet est un peu plus long, autour de seize à dix-huit heures, mais il offre le plaisir rare de traverser l’Europe en douceur, sans les files d’attente ni les contrôles d’aéroport.

Un art de voyager à défendre

La disparition des Nightjets parisiens n’est pas qu’une anecdote ferroviaire : elle pose une question essentielle sur l’avenir du transport durable en Europe. À l’heure où les compagnies aériennes low cost se multiplient, les trains de nuit, pourtant bien plus vertueux, peinent à survivre sans appui public. Pourtant, selon la Commission européenne, un trajet en train émet jusqu’à vingt fois moins de CO₂ qu’un vol équivalent.

Les voyageurs, eux, ne s’y trompent pas : les réservations sur les lignes de nuit augmentent chaque année. Le problème n’est donc pas la demande, mais la volonté politique. Pour que ces liaisons renaissent un jour, il faudra un vrai cadre européen, une coordination des opérateurs et un financement commun.

Car au fond, s’endormir à Paris et se réveiller à Vienne, ce n’était pas seulement un trajet : c’était une façon de voyager autrement, de prendre le temps, d’écouter le bruit des rails et de se sentir un peu aventurier.

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Anna Duplantis - Il y a 4 heures

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