En résumé
• Une IA identifie Naples, Tirana, Minsk comme "pires" mais authentiques destinations.• Bucarest, Belgrade, Riga, Sofia et Chisinau méritent un regard neuf malgré leur réputation.
• L’étude invite à valoriser l’imperfection et repenser notre perception du voyage.
En matière de voyage, les jugements sont parfois hâtifs. Et lorsqu’ils sont générés par une intelligence artificielle, ils peuvent même frôler l’absurde. C’est ce qu’a mis en lumière le site Holidu, en demandant à une IA de dresser la liste des pires destinations touristiques en Europe. Le résultat ? Un classement qui provoque autant d’étonnement que de débats. Certaines villes emblématiques, historiques ou méconnues y figurent sans ménagement, sur la base de critiques vagues ou dépassées. Mais derrière cette démarche se cache une intention plus fine : inciter à regarder autrement ces endroits qu’on croit connaître ou qu’on évite à tort. Et si ces “pires” destinations étaient justement les plus sincères à découvrir ?
Naples, Tirana, Minsk : le charme des villes mal jugées
Parmi les villes mentionnées dans le classement de l’IA, Naples arrive en tête. Soupçonnée de chaos urbain, d’insécurité et de bruit, la ville italienne reste pourtant l’une des plus vibrantes d’Europe. Elle déborde d’histoire, depuis ses catacombes antiques jusqu’à ses églises baroques, en passant par ses places vivantes et son front de mer animé. Sa réputation contrastée est aussi ce qui la rend authentique, brute, et souvent inoubliable pour ceux qui la découvrent sans préjugés.
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Tirana, de son côté, est régulièrement écartée des circuits touristiques classiques. Pourtant, la capitale albanaise affiche une énergie unique dans les Balkans. Le quartier de Blloku, jadis fermé sous la dictature, est aujourd’hui un lieu de création, de fête et de rencontre. La ville mêle architecture post-communiste, héritage ottoman et paysages de montagne, avec une jeunesse pleine de ressources.
Quant à Minsk, elle souffre d’une image austère, héritée de son passé soviétique. Pourtant, la capitale biélorusse surprend par son calme, sa propreté, ses boulevards verdoyants et ses fresques de street art. C’est un lieu de contraste, entre rigueur et effervescence discrète, à découvrir en marchant lentement, sans attente précise.
Bucarest et Belgrade : capitales rugueuses, capitales vivantes
Souvent perçues comme froides, désordonnées ou difficiles d’accès, Bucarest et Belgrade héritent d’une réputation qui leur colle à la peau. Pourtant, ces deux capitales se distinguent justement par leur caractère. Bucarest fascine par ses contradictions. Elle mélange des immeubles soviétiques monumentaux et des villas Belle Époque, des boulevards austères et des cafés chaleureux. La ville a beau ne pas séduire au premier regard, elle offre une richesse culturelle et humaine forte à ceux qui s’y attardent. Derrière les murs bruts, elle cache des jardins discrets, des galeries d’art et une scène musicale en pleine effervescence.
Belgrade, quant à elle, vibre d’une énergie singulière. Longtemps marquée par une instabilité politique, la ville s’est relevée sans rien perdre de son identité. Son patrimoine est dense, des forteresses surplombant le Danube jusqu’aux églises orthodoxes aux coupoles imposantes. La nuit, la ville s’anime sur les barges transformées en lieux de fête flottants, le long des rivières. Belgrade n’est pas une ville lisse ni simple, mais elle parle aux voyageurs qui aiment les lieux francs, vivants, en transformation. C’est une destination qu’on apprivoise, et qui souvent, reste dans les mémoires.
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Riga, Sofia, Chisinau : des capitales en attente de regards neufs
Loin des projecteurs et des itinéraires classiques, d’autres villes citées dans le classement méritent qu’on leur accorde une attention nouvelle. Riga, capitale lettone, est parfois jugée grise ou distante. Mais derrière cette façade se cache une architecture Art nouveau spectaculaire, des quais calmes au bord de la Daugava et une ambiance feutrée qui change des grandes capitales surexposées. La ville se découvre en douceur, entre ruelles pavées et cafés tranquilles, avec un fort attachement à la culture locale.
@salondepsyche Je suis partie voyager seule à Riga pendant trois jours, j’ai eu un immense coup de cœur pour cette ville alors j’ai décidé de vous emmener avec moi dans cette aventure pour vous faire (re)découvrir la capitale de la Lettonie 💌 vous pouvez retrouver tous les endroits visités et les adresses à la fin de la vidéo ! #vlogvoyage #voyagerseule #riga #travelvlog ♬ house song – searows
Sofia, souvent ignorée ou sous-estimée, est pourtant l’une des capitales les plus abordables d’Europe. On y passe des églises orthodoxes aux vestiges romains en quelques rues, et l’arrière-plan des montagnes lui donne une silhouette inattendue. Les marchés couverts, les galeries et les parcs en font une ville à taille humaine, accessible, avec une identité encore préservée du tourisme de masse.
Enfin, Chisinau, en Moldavie, reste l’une des villes les moins visitées du continent. Ce qui peut sembler un défaut est en réalité une chance pour ceux qui cherchent des lieux authentiques. Ville à la croisée des influences roumaines, russes et soviétiques, elle séduit par sa simplicité, ses vins réputés et ses habitants accueillants. Loin de l’animation tapageuse, c’est une capitale qui laisse du temps à ses visiteurs.
Repenser le voyage au-delà des classements
L’étude publiée par Holidu, qui s’appuie sur une requête adressée à une intelligence artificielle, ne prétend pas établir une vérité. Elle met en lumière une tendance : celle de laisser les algorithmes influencer notre perception des destinations. Une ville serait-elle à éviter parce qu’elle ne coche pas toutes les cases d’un voyage “réussi” ? À travers cette liste provocante, l’idée est justement de revaloriser l’imperfection, la surprise et la subjectivité du voyage.
Les grandes villes les plus acclamées sont parfois saturées, standardisées, vidées de leur âme. Celles qui restent à l’écart, à tort ou à raison, conservent souvent ce qui fait le sel d’une vraie découverte : une part d’inconnu, un contraste, une vérité brute. Voyager, c’est aussi remettre en question ce que l’on croit savoir. Et ces soi-disant “pires” destinations ont peut-être plus à offrir qu’il n’y paraît, à condition de les regarder autrement.