En résumé
• Les USA exigeront l'historique des réseaux sociaux des voyageurs dès 2026.• Les Français sont concernés; mesure vue comme intrusive et problématique juridiquement.
• Critiques internationales soulèvent des questions sur libertés et sécurité.
C’est une annonce qui provoque déjà de vives réactions à travers le monde. L’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, a décidé d’imposer une nouvelle exigence aux voyageurs souhaitant se rendre aux États-Unis : la communication de l’intégralité de leur historique d’activité sur les réseaux sociaux au cours des cinq dernières années. Cette mesure, qui concernera notamment les touristes français, s’inscrit dans une politique de renforcement des contrôles migratoires et sécuritaires.
Une mesure de surveillance sans précédent
Selon les premières informations relayées par Alertes Infos, cette directive entrera en vigueur à partir de 2026. Concrètement, tout ressortissant étranger — y compris les détenteurs d’un ESTA ou d’un visa touristique — devra fournir à l’administration américaine la liste complète de ses comptes sur les réseaux sociaux, ainsi qu’un accès à ses publications et interactions passées.
Les autorités américaines justifient cette décision par une volonté de « renforcer la sécurité nationale » et d’identifier d’éventuels profils à risque avant leur entrée sur le territoire.
Pour de nombreux observateurs, cette nouvelle exigence représente une forme de surveillance numérique inédite. Si les États-Unis demandaient déjà depuis 2019 aux voyageurs de renseigner leurs identifiants de réseaux sociaux dans les formulaires d’entrée, l’obligation de partager l’historique complet d’activité franchit un cap jugé particulièrement intrusif.
🇺🇸🇫🇷📲 ALERTE INFO | L’administration Trump va EXIGER des touristes étrangers, y compris des Français, qu’ils COMMUNIQUENT l’intégralité de leur historique d’activité sur les réseaux sociaux au cours des 5 dernières années. pic.twitter.com/ng1mcZeMNH
— AlertesInfos (@AlertesInfos) December 10, 2025
Les voyageurs français directement concernés
Les Français font partie des premiers concernés par cette mesure. Chaque année, près de 2 millions de citoyens français se rendent aux États-Unis, que ce soit pour le tourisme, les études ou les affaires. Désormais, avant de franchir la frontière américaine, ils devront accepter que leurs publications, commentaires, photos et interactions en ligne soient passés au crible par les autorités.
De nombreux voyageurs s’interrogent déjà sur les modalités concrètes de ce contrôle. Faudra-t-il fournir des captures d’écran ? Donner accès aux comptes personnels ? Qu’en sera-t-il des messages privés ?
Autant de questions encore sans réponse, mais qui soulèvent des inquiétudes légitimes quant au respect du droit à la vie privée et à la protection des données personnelles.
Certains juristes français estiment que cette mesure pourrait entrer en contradiction avec le RGPD européen, qui encadre strictement le traitement des données sensibles des citoyens de l’Union.
Une décision critiquée sur la scène internationale
Cette décision américaine a immédiatement suscité de nombreuses réactions. Des organisations de défense des droits numériques, comme Privacy International et Electronic Frontier Foundation, dénoncent une mesure « disproportionnée » et potentiellement « discriminatoire ».
Plusieurs gouvernements européens, dont la France, devraient suivre de près la mise en œuvre de cette directive et ses implications sur la liberté de circulation.
Pour l’instant, le gouvernement français n’a pas officiellement réagi, mais des diplomates à Washington confient déjà leur préoccupation face à la portée de cette mesure. Un haut fonctionnaire du Quai d’Orsay indique qu’une « clarification juridique » sera demandée aux autorités américaines concernant la nature exacte des données exigées et les conditions de leur stockage.
Une ligne de fracture entre sécurité et libertés
Derrière cette décision se cache une question centrale : jusqu’où peut-on aller au nom de la sécurité ? Si les États-Unis défendent leur droit de protéger leur territoire, l’obligation faite aux voyageurs de dévoiler leur vie numérique marque une étape sans précédent dans la gestion des flux migratoires.
Elle symbolise une ère où les frontières physiques se doublent désormais de frontières numériques, et où chaque touriste devient, malgré lui, un détenteur d’informations sensibles.
Pour les Français et les Européens qui envisagent un voyage outre-Atlantique, cette nouvelle règle pourrait redéfinir en profondeur la manière de voyager — non plus seulement en fonction d’un passeport, mais aussi de son identité numérique.