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A cheval en Normandie

Au fil des harnais : une escapade à cheval entre bocages et balades secrètes, l’aventure équestre revisitée en Normandie

Léa Paci - Il y a 4 heures

En résumé

• Balades en attelage en Normandie : immersion paisible et authentique au rythme des chevaux.
• Expériences variées entre bocages, mer, haras historiques et terroir local.
• Accessible, économique et tendance, l’attelage renouvelle le lien avec la nature et la tradition.

Ce n’est ni un western, ni une sortie scolaire. C’est une aventure. Et elle commence au pas tranquille d’un cheval de trait, sur les chemins creux d’un coin de Normandie qu’aucune appli ne vous suggérera. Ici, pas de circuits touristiques en surbrillance, juste une calèche, des sabots qui claquent, des haies folles qui s’ouvrent comme un rideau, et ce parfum de terre humide qu’on n’avait plus respiré depuis… trop longtemps. La Normandie, celle des bocages, des plages désertes et des virées au ralenti, se redécouvre au rythme d’un attelage. Et l’expérience n’a rien d’un retour en arrière : c’est un saut dans le vrai.

Repartir sur les traces des sabots (et en tomber amoureux)

Ce qu’il y a de magique avec les balades en attelage, c’est qu’elles rendent tout simple. L’horizon devient une promesse, la pluie un prétexte pour sortir la couverture, le vent un compagnon de route. En Normandie, l’aventure hippomobile n’est plus réservée aux nostalgiques : elle parle à tous ceux qui rêvent de respirer, de voir, de ressentir. Et pour ça, il n’y a pas mieux qu’un Percheron aux allures tranquilles ou un Cob Normand au regard tendre.

À Montmartin-sur-Mer, dans la Manche, la Ferme de la Bredaine vous embarque dans une parenthèse salée. La mer n’est jamais loin, les oiseaux dansent sur les marais, et le cheval trace sa route entre dunes blondes et herbes folles. C’est doux, c’est lent, c’est parfait. Plus au nord, à Surtainville, Marie Travert fait souffler un vent d’authenticité avec ses balades sur mesure. Une calèche privée, une mer qui scintille au loin, et ces petits hameaux aux volets bleus qui semblent sortis d’un autre temps.

Mais ne vous méprenez pas : ici, rien n’est figé. Chaque balade est une histoire, chaque virée une surprise. Les paysages changent, les ambiances aussi. Du granit au sable, des pommiers aux falaises, la Normandie déroule son patchwork sans jamais se répéter.

De l’élégance du Haras aux chemins secrets du Perche : une Normandie au triple galop

Si vous avez le goût du grandiose, direction le Haras du Pin. Ce n’est pas un simple haras, c’est le berceau du cheval français. Un Versailles version sabot, où l’on peut faire une virée en attelage dans les allées d’un domaine chargé d’histoire. Et même si l’endroit en impose, la balade, elle, reste simple, sincère et touchante. À peine quelques minutes sur la calèche, et voilà qu’on se laisse bercer, les yeux dans les frondaisons et l’esprit un peu ailleurs.

Plus confidentiel mais tout aussi savoureux : Moutiers-au-Perche, dans l’Orne. Là, Perche & Bohème propose des balades avec des chevaux percherons, ces géants doux au regard paisible. L’ambiance est bucolique, presque cinématographique. Petites routes, vallons verdoyants, fermes en pierre… tout sent bon la campagne rêvée. Et on s’y sent bien, vraiment bien.

Enfin, pour ceux qui veulent l’aventure version terroir, cap sur Détour & Découverte. Ici, la balade prend des airs de festival des sens. On part à travers champs, on savoure un panier de produits locaux préparé avec amour, et on discute avec des passionnés qui aiment leur terre et savent la raconter. Chaque virée devient un concentré de Normandie, version artisanale et pleine de charme.

En route pour l’évasion : les sabots comme seul GPS

L’un des grands atouts de cette Normandie hippomobile, c’est sa facilité d’accès. Depuis Paris, un train direct vous dépose à Caen ou Granville en deux petites heures. Depuis Lyon, comptez environ 5 heures avec une correspondance à Paris. Les Strasbourgeois mettront 7h30, mais l’effort en vaut la chandelle. Une fois sur place, une voiture louée ou un petit bus régional suffit à rejoindre les coins les plus secrets.

Envie de flâner au Haras du Pin ? La gare d’Argentan est à un galop (ou une quinzaine de minutes) du domaine. Direction Surtainville ou Montmartin-sur-Mer ? Les gares de Coutances ou Carentan ouvrent les portes du Cotentin. Là-bas, pas besoin de GPS : suivez le chant des oiseaux et le rythme des sabots.

Côté budget, on reste dans le très raisonnable. Les balades commencent autour de 9 € et grimpent jusqu’à 40 € pour les plus longues et personnalisées. Pour dormir, comptez une soixantaine d’euros en gîte ou maison d’hôtes cosy. L’aventure est donc aussi douce pour l’âme que pour le porte-monnaie.

Quand le passé devient tendance : la revanche de l’attelage

Pendant des années, l’attelage a eu l’image d’un truc un peu vieillot. Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, c’est carrément dans l’air du temps. Dans un monde où tout va trop vite, se poser sur une calèche tirée par un cheval devient un acte de résistance joyeux. C’est le choix de la lenteur, du contact, de la contemplation.

Et ce n’est pas juste une jolie balade : c’est un patrimoine qui revit. Les chevaux de trait retrouvent un sens, les éleveurs redressent la tête, et les visiteurs redécouvrent une tradition sans clichés. Enfants émerveillés, couples apaisés, amis hilare : l’attelage parle à tout le monde. Et surtout, il reconnecte. À la nature. Aux autres. À soi.

Alors oui, la Normandie ne manque pas d’atouts. Mais sur le podium des sensations douces, la balade en attelage décroche haut la main la médaille de la tendresse. Et dans les roues qui tournent lentement, c’est peut-être un peu de notre rythme qu’on réinvente.

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Léa Paci - Il y a 4 heures

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