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Bretagne

En Bretagne, le prix du séjour explose : la taxe triple et fait grincer des dents

Anna Duplantis - Il y a 14 heures

En résumé

• La taxe de séjour triple en Bretagne dès 2026 pour financer les transports régionaux.
• Les hôteliers dénoncent une mesure injuste et sans concertation préalable.
• Cette hausse pourrait freiner le tourisme et alourdir le coût des séjours.

Les vacances en Bretagne risquent de coûter un peu plus cher à partir de 2026. En effet, une nouvelle taxe de séjour, bien plus salée que celle à laquelle les voyageurs sont habitués, est en passe de faire son entrée. L’amendement, qui prévoit un triplement de la taxe de séjour dans la région, fait déjà grincer des dents. Pour les hôteliers locaux, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Alors, que va-t-il advenir du prix de votre prochain séjour dans les Côtes-d’Armor, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine ou le Morbihan ? Et surtout, pourquoi cette taxe vient-elle mettre un grain de sable dans l’engrenage touristique breton ?

Tripler la taxe de séjour : une folie ou une nécessité ?

Imaginez un instant : vous planifiez un week-end en Bretagne, à la découverte des plages de Saint-Malo ou des sentiers côtiers de la presqu’île de Crozon. Vous avez trouvé un petit hôtel deux étoiles sympa pour 50 euros la nuit… et paf, la taxe de séjour triple ! Si aujourd’hui, vous payez environ 0,90 € pour cette même nuitée, préparez-vous à sortir 2,70 €. La région bretonne, sous l’impulsion du député Paul Molac (Liot), propose en effet de créer une taxe additionnelle de 200 % pour financer les transports régionaux, annonce L’Echo Touristique. Le but ? Améliorer les infrastructures pour mieux accueillir les visiteurs. Plutôt sympa en théorie… mais sur le terrain, l’addition pique.

En effet, la Bretagne souhaite s’inspirer de la démarche parisienne, où une taxe similaire avait été instaurée pour financer le transport en vue des JO. Si Paris a déjà montré la voie, la Bretagne entend appliquer cette même stratégie pour financer ses propres projets de mobilité. Mais attention, cette idée fait grincer les dents des hôteliers bretons, qui y voient une manière de pousser encore plus loin l’exploitation fiscale des touristes, déjà bien sollicités. Une hausse de la taxe de séjour, perçue comme un « coup de massue » par certains professionnels, risque-t-elle de faire fuir les visiteurs ? C’est tout le débat.

Les hôteliers bretons montent au créneau : « Incompréhensible et dangereuse ! »

Les hôteliers bretons, particulièrement ceux de la Côte d’Armor ou du Finistère, ne cachent pas leur mécontentement face à cette proposition. Anthony Rambaud, gérant du restaurant La Duchesse Anne à Saint-Malo et président de l’UMIH Bretagne, est sans filtre : il parle d’une mesure « incompréhensible et dangereuse ». Pour lui, il est hors de question que les touristes financent la mobilité régionale avec leur porte-monnaie. « La taxe de séjour doit soutenir l’accueil touristique, pas combler les trous budgétaires d’autres secteurs », déclare-t-il avec fermeté.

Ses craintes ne sont pas infondées : cette hausse de la taxe pourrait en effet alourdir le prix global d’un séjour en Bretagne, déjà fragilisé par l’inflation et les coûts élevés de l’hôtellerie. De plus, l’absence de consultation des professionnels du tourisme avant l’annonce de la mesure a été vécue comme une « trahison ». « Nous avons déjà dit non l’an dernier à cette idée. On se sent totalement ignorés », ajoute un hôtelier breton. De quoi faire monter la pression et provoquer des vagues dans le secteur.

Une taxe qui risque de faire fuir les visiteurs ?

Mais au-delà des réactions des professionnels, la question qui se pose est celle de l’impact sur les visiteurs. Est-ce que les Français seront prêts à dépenser plus pour une escapade en Bretagne, sous prétexte que cette taxe ira vers des projets de transport ? Pas sûr. D’autant que l’été, quand la région est déjà pleine à craquer de touristes, cette hausse risque de faire fondre l’attrait de certains petits hôtels familiaux ou de chambres d’hôtes abordables.

L’objectif de la taxe est de financer la mobilité, d’améliorer les infrastructures de transport en Bretagne et de faciliter l’accès aux événements sportifs majeurs. Mais il ne faut pas oublier que, même pour les plus curieux et enthousiastes, une hausse de prix — même modeste — peut finir par être perçue comme un frein. Qui a envie de voir le budget vacances se gonfler pour une taxe supplémentaire ? Un coup dur pour l’image de la destination, et une mauvaise surprise pour les voyageurs en quête de bons plans.

L’appel à la concertation : « Pas sur notre dos »

Face à cette montée de la colère, l’UMIH Bretagne appelle au retrait immédiat de la mesure. La priorité, selon eux, est d’entamer une concertation réelle avec les acteurs du tourisme pour trouver des solutions adaptées. « La Bretagne a besoin de mobilité, bien sûr, mais pas sur le dos de ses hôteliers et visiteurs », souligne Anthony Rambaud. Et il n’est pas le seul à s’inquiéter de l’impact de cette taxe. Une fois encore, il est question d’un modèle économique où le tourisme, moteur de l’économie locale, pourrait bien se retrouver étouffé par des charges supplémentaires.

Le 24 novembre 2025, l’Assemblée nationale devrait voter le projet de loi de finances 2026. Si cette mesure est maintenue, elle pourrait définitivement modifier les équilibres économiques du secteur touristique en Bretagne. En attendant, les hôteliers et restaurateurs bretons comptent bien faire entendre leur voix et espèrent une révision de la taxe avant qu’elle ne soit définitivement inscrite dans le texte de loi.

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Anna Duplantis - Il y a 14 heures

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